Déclenchement Bébé
avant terme, danger potentiel
La
programmation des bébés à naître, bien
avant leur heure, par les cliniques et autres institutions de soins semble être
devenue monnaie courante. Ce constat m’interpella et motiva ma recherche.
Pourquoi en est-on arrivé là ?
Premier
constat :
La rationalisation du maintien ou de la
fermeture des maternités passa par le filtre de l’outil économique et non de la
santé ou de la qualité de vie et de service que l’Etat doit à tous ses
citoyens. Droits inscrits dans la Déclaration des droits de l’Homme et dans le
préambule de notre constitution.
Pourquoi une telle décision ?
Premier résultat
Un chiffre froid et impersonnel de rendement
économique du nombre d’accouchement requis dans une année scella l’arrêt de
mort de nombreuses cliniques. Servit-il à masquer le nombre de personnel
qualifié en déshérence ? La
dotation obligatoire d’équipements High Tech imposés ne fut que le premier avertissement du souci du
seuil de rentabilité imposée. La classification en trois classes laissa, quant
à elle, un choix sous contrôle :
-
Classe
1 : maternité classique,
-
Classe
2 : maternité avec néo-natalité,
-
Classe
3 : maternité avec réanimation.
Le nombre de naissance nationale allait-il
subir ce nouvel aléa décisionnaire comme un frein ? Non, puisque les
chiffres sont en augmentation constante! La sécurité sociale allait-elle être
en cessation de paiement et son déficit atteindre des profondeurs insondables
tel un abysse ? Plus simplement le dessein n’est-il pas à long terme de
supprimer l’aide à l’enfance et les différentes primes y afférent ? La
question financière semble bien être l’un des
principaux moteurs de ces décisions.
Seulement le regroupement des femmes enceintes ne changea en rien la
donne du nombre de naissance et du coût financier. Cette nouvelle mesure additionna plutôt
les difficultés !
Elle oblige les femmes enceintes à chercher
avant même d’être enceinte un centre propre à les recevoir et les suivre tant
la demande est forte au regard de l’offre. Les
grandes agglomérations en sont
l’exemple type où l’engorgement peut faire qu’il ne vous reste que l’hôpital
comme solution s’il vous accepte ou d’invoquer une grossesse à risque ou
d’aller aux urgences sans crier garde.
Le coût de la
prise en charge d’une femme enceinte aurait-il augmenté ? et pourquoi ?
La
médicalisation d’un acte naturel et ne correspondant en rien à une maladie fit
que les médecins supplantèrent les sages femmes et imposèrent l’hospitalisation
comme un acte incontournable alors qu’il
devrait être l’exception ou une simple mesure préventive en cas d’incertitude.
L’accompagnement s’alourdit d’actes médicaux loin d’être innocents et à la pertinence discutable, mais nous y
reviendrons.
Cet éclairage nouveau nous laisse entrevoir
une autre réalité. N’est-ce point les médecins qui étaient visés par les
pouvoirs publics ? Les dommages
collatéraux brutaux qui résultèrent de l’affrontement pouvoir public/corps médical
furent, quant à eux, laissés à la charge des patients. L’augmentation du
forfait hospitalier et surtout le non remboursement de certains actes devenus
des actes de «confort » furent décidés. Les coûts hospitaliers furent mit
sous surveillance et une grille codifia actes, pathologie et argent.
Et voila, nous
y sommes. Tous ces éléments passés aboutissent aujourd’hui à une
déshumanisation des pratiques de prises en charges et de soins mais aussi à un
risque accru de santé à court et long terme tant pour l’enfant que les parents.
La seule raison de ce conflit semble être d’ordre budgétaire.
La programmation
s’est-elle répandue pour une plus grande régulation du nombre des parturientes
et/ou pour la rentabilité économique
omniprésente ?
De celle qui instrumentalise les maternités
vers une déviance mercantile avec mise en danger de la vie d’autrui :
celle du bébé ? A celle-ci on peut associer la mère puisque la relation du
couple mère/enfant est indissociable et subit donc cette agression communément,
même si c’est à des degrés divers. Le contre coup émotionnel dans un état de
vulnérabilité extrême est dommageable.
La mère transmettra consciemment et inconsciemment au quotidien cette faiblesse
infligée et particulièrement si le bébé présente des troubles et s’éloigne de
l’image du bébé rêvé fantasmatiquement, celui d’avant la naissance. Le
développement du bébé risque d’être altéré dans toutes ses dimensions.
Etat des lieux
des maternités et centres d’accouchement hospitaliers
Des chiffres
vont pointer l’ampleur de la médicalisation, les voici : 30% des femmes
accouchent à domicile aux Pays Bas contre 1% en France, pourquoi ?
Le corps
médical, sous l’impulsion des obstétriciens et des médecins, est rentré dans
une logique thérapeutique des enfants, plus précisément des bébés à naître.
Les césariennes
sous rachi anesthésie sont devenues un lieu commun tant on y a recours, plus
par facilité et s’éviter des tracas que par réelle indication thérapeutique.
Quant aux épisiotomies elles sont un acte incontournable, un préalable dès le
début des contractions dans certains centres. La péridurale n’y échappe
pas ; elle est devenue quasiment systématique dans presque toutes les
structures. Les récalcitrantes, plus précisément les primipares aux nobles
idéaux, subissent des pressions voire un chantage à la peur. On leur met un
insupportable marché en main : « c’est maintenant qu’il faut vous décider,
je risque de ne pas être disponible plus tard, j’ai un planning chargé ».
A cela s’ajoute une nouvelle donnée issue des restrictions budgétaires et le
souci du rendement et profit associé : le déclenchement.
Le
déclenchement passe par une pseudo-concertation avec la femme enceinte, puisque
la loi Kouchner oblige à un éclairage des actes et actions ainsi que leur résultante
probable. La programmation de l’accouchement s’établit dans le bureau du
praticien. On propose généralement deux dates à la femme enceinte distante de
huit à dix jours l’une de l’autre, parfois plus. La première est souvent proche
de la date du terme déduit par le gynécologue, la seconde s’en écarte d’autant
de jour et peut aboutir à une différence de 11 à 15 jours. Le déclenchement est
programmé en fonction du planning et des places vacantes et ne doit rien à la
venue naturelle du bébé.
Le déclenchement est facilement utilisé lorsqu’une des
deux parties y trouve un intérêt trivial de disponibilité, on appelle cela
« la science » et « le progrès ». J’admets aujourd’hui que la technique peut sans cesse reculer les
barrières et obstacles de jadis toujours plus loin mais à condition que l’enjeu
vaille la chandelle.
Dame nature n’a
plus son mot à dire, on programme, on contrôle, on déclenche, tout comme dans
les chaines de productions des usines. On rationnalise les coûts, on calcule
les risques, on établit un objectif de rentabilité et de profit. La machine
tourne bien, enfin presque, les petits désagréments dus à la non maturité du
corps du bébé ne sont pas insurmontables s’ils ne péchaient par un défaut
d’information. Qu’importe, le service après vente fera le nécessaire et un
petit tour aux urgences ne peut être que salutaire. La santé n’est-elle devenue qu’un simple
objectif économique de gestion des coûts ? Qu’en est-il des nobles idéaux
de service désintéressé à son prochain ?
On fait
l’économie de la prévention sur le dos de la mère et de son enfant, on banalise
et minimise les problèmes résultants de la venue bien avant le terme. Sait-on
quelle angoisse on imprime chez une jeune mère ? Voici quelques péripéties
avérées dont ces jeunes mères m’ont fait part. Nous reviendrons en débattre
ensuite.
1er
récit
S.. a déjà un magnifique enfant, un garçon. De
nouveau enceinte le médecin qui la suit et la fera accoucher dans la maternité
de sa clinique la programme 11 jours avant le terme. « C’est fonction du
planning » lui explique-t-il, et dans le cas des césariennes, comme c’est
son cas, cela peut aller jusqu’à trois semaines avant le terme. Le but est
d’éviter les contractions lorsqu’il pratique la césarienne. Le recours à la
césarienne est motivé de par la taille du bébé et sa filière pelvienne trop étroit. La césarienne est effectuée et se passe bien. Le
deuxième jour d’après l’accouchement lors du biberon, puisqu’elle n’allaite
pas, le bébé devient tout violet à la
suite d’une importante fausse route.
Six jours après son entrée elle sort avec son
enfant munie d’une prescription visant à épaissir le lait ( guigoz confort plus gelopectose
associé). Le bébé présente un problème de clapet qui
ferme mal, cela entraîne des reflux et des fausses routes.
A peine arrivée
chez elle à la sortie du premier biberon le bébé fait une fausse route qui
nécessite l’intervention des pompiers et l’hospitalisation d’urgences au CHU.
Le bébé fait un malaise vagal, il tombe dans les pommes parce qu’il a peur,
explique-t-on à la mère. Il est gardé un jour en observation à l’hôpital. A la
sortie on lui annonce que l’œsophage n’est pas fonctionnel et que cet état va
perdurer jusqu’à l’âge de un an. Elle sort avec son enfant et une nouvelle
prescription médicale : motilium, lait épaissis,
gumilk (poudre épaississante) et un énorme paquet de
stress. Elle ne quitte plus l’enfant des yeux, l’emmène partout avec elle, se
lève souvent la nuit.
2éme récit
P… a déjà un
paisible et magnifique garçon. De nouveau enceinte le médecin qui la suit et la
fera accoucher dans la maternité de l’hôpital la programme pour le 16 soit le
terme. P… et son mari quant à eux pensait le terme vers le 10-11. Finalement il
viendra le 6 soit 10 jours avant terme.
Que s’est-il
passé ? Lors du premier accouchement la grosseur du bébé fit que
l’évènement ne se passa pas bien. Le vécu de la mère et du père redoutait cette
épreuve. Régulièrement ils exprimaient leur angoisse quant à la venue d’un gros
bébé et sollicitaient expressément d’éviter de nouveau ce genre de situation.
Leur stress s’exprimait probablement à chaque consultation et leur demande
d’une solution allait de pair.
La sage femme
effectua une manipulation et provoqua un décollement de… leur mémoire ne se
souvient plus. Mais cet acte était propice à provoquer l’accouchement sous
24-48 heures les avait-elle prévenu. Ce fut le cas, l’accouchement fut donc
déclenché. Le médecin était-il partie prenante, leur discours ne ramène rien à
se sujet, ils pensent que non.
A la maternité
son bébé ne faisait jamais de rôt, elle s’en ouvrit au personnel qui banalisa.
La première semaine se déroula normalement hormis ce problème de rôt, puis
brutalement le bébé se mit à vomir. Il régurgita des biberons entiers. Son
pédiatre consulté la fit changer plusieurs fois de lait et malgré la
prescription de lait épaissi et de traitement anti régurgitation, cela
continuait. A trois semaines il est hospitalisé d’urgence, l’échographie montre
que le clapet au niveau de l’estomac fonctionne. Les vomissements et les remontées acides ont tout de même perduré massivement jusqu’à
l’âge de 4-5 mois. Un essai de suppression du lait de vache pour du lait
d’amende puis du lait de riz n’a pas amélioré la situation.
Quelle fut la
réponse de leur pédiatre respective :
1)
les
césariennes il en voit de plus en plus et les reflux gastriques c’est la même
chose.
2)
Un
bébé sur cinq fait des fausses routes, tel est son
constat.
Le fait
d’accoucher avant terme ne semble pas aussi anodin que le corps médical semble
le laisser croire.
L’OMS et les spécialistes parlent de
prématurité lorsque le bébé naît avant la 37ème SA (semaine d’aménorrhée),
sachant qu’un bébé à terme arrive au 9ème mois ou 40ème SA, les 4
dernières semaines sont utilisées à l’heure d’aujourd’hui dans un souci de planification des naissances et non dans
un souci d’optimiser la santé des bébés. Il est vrai que dès le 8ème mois ou la
37ème semaine le bébé est viable. Ce dernier mois ne servirait qu’à consolider
la fonctionnalité des poumons et favoriser la prise de poids ou
l’engraissement, à les en croire.
Je pense que si la nature a planifié 40
semaines ce n’est pas sans raison. Naturellement, verser dans l’excessivité de
cette position serait une grave erreur, un intégrisme
extrêmement dommageable. Mais dès lors qu’aucune pathologie médicale ne menace
l’enfant ou la mère, il serait souhaitable d’en tenir compte à sa juste mesure
et non interférer par souci de convenance personnelle, financière ou autre…
Gardons à l’esprit que 40 semaines n’est qu’une moyenne générale et que la
spécificité de votre enfant peut
raccourcir ou rallonger le terme. D’où le principe de précaution de laisser
faire la nature, et le bébé. Il viendra quand il sera prêt, sauf indications
particulière obligeant à décider pour lui.
Des immaturités diverses méconnues ou mal connues sont
peut-être la source de la majorité des consultations chez le pédiatre. Les
nombreux cas que j’ai pu compulser montre que la programmation et le
déclenchement 2 semaines avant le terme sont devenus une pratique courante et
banale pour de nombreuses mères. Il
s’agit très souvent de césarienne ou de déclenchement pour gros bébé, la
tendance tend à se banaliser. Des bébés nés après le terme (5 à 6 jrs) manifestent aussi parfois des mêmes symptômes
que nous allons aborder.
La fonctionnalité
complète du corps du bébé n’est
assurément pas toujours complète et nécessite parfois plus que 40
semaines. Même si les exceptions sont là
pour pointer la singularité et les différences à l’intérieur d’une même
classe : le genre humain en l’espèce de notre recherche.
Le déclenchement
Cette pratique a provoquée dès 1995 une conférence de consensus
organisé par le GNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
français) sur le bien-fondé de cette technique d’accouchement. Le jury préconisa de ne le pratiquer que
pour des raisons médicales bien documentées. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
En quoi consiste le déclenchement :
*) rupture artificielle de la poche des eaux
*) injection d’ocytocine (accélère les contractions), voir gel
de prostaglandines avant
ocytocine si col non mature.
*) péridurale systématique car les contractions sont plus
douloureuses
Quelles sont les risques inhérents au déclenchement :
*) une médicalisation plus lourde et un travail plus long
*) des contractions plus douloureuses (risque de souffrance
fœtale) et un taux de césarienne
plus important
*) Des effets secondaires liés aux médications utilisées pour le
déclenchement. En autres pour
l’ocytocine (tachycinésie,
hypercinésie, hypertonie) donc risque pour le bébé.
*) Le risque d’échec de la programmation (le col de l’utérus n’évolue pas) et le recours à la
césarienne sous rachi anesthésie
Quelles sont les conditions requises pour débuter un
déclenchement :
L’entrée en travail est subordonnée par :
*) une maturité du col de l’utérus et un lâchage du sphincter cervico-isthmique. La dilatation du col de l’utérus est
évaluée suivant le score de Bishop et doit atteindre (6-7).
Autres conditions :
*) Une information de la mère du risque potentiel d’échec et le
recours à la césarienne
*) L’absence initiale de nécessité à recourir à la césarienne.
Quelles sont les raisons que préconisent les spécialistes pour
recourir à un déclenchement :
ð Un risque majeur pour le bébé ou la
mère. Exemple un bébé trop gros…
ð Eviter une césarienne
ð Anomalie soudaine chez la mère. Exemple
rupture poche des eaux, HTA ( hyper-tension
artérielle), asthme…
ð Dépassement du terme, 42 semaines étant
la limite
Quelles sont les alternatives aux déclenchements
médicamenteux :
ð L’acupuncture permet l’ouverture du col
de l’utérus
ð La stimulation mamelonnaire
donne aussi des résultats
ð Le décollement de la membrane en
séparant les membranes du col de l’utérus est efficace
Est-il pertinent d’interrompre une grossesse qui se déroule
bien ? Y-a-t-il des répercussions physique, physiologique,
psychologique ?
L’acte de déclenchement et/ou sa médicalisation associée
sont-ils à l’origine des fausses routes et l’augmentation des régurgitations
massives, lorsqu’ils sont pratiqués avant le terme ? La différence entre
la date prévue d’accouchement et le déclenchement est-elle à l’origine de ces
troubles ? Plus précisément ses
troubles sont-ils proportionnels ou majorés corrélativement à l’accroissement
de cette différence que représente le facteur temps ?
Les fausses
routes semblent particulièrement concernées lorsqu’il s’agit de pointer
l’immaturité de bébé, dans son défaut de maîtrise à savoir téter et absorber
les liquides. A un moindre degré, les vomissements massifs de biberon entier
peuvent aussi dénoter une immaturité
fonctionnelle provisoire. Quant au RGO (reflux gastro
oesophagien), cas beaucoup plus rare, il dénote
l’immaturité du clapet de la valve du cardia, valve anti retour qui empêche la
remontée du bol alimentaire de l’estomac soit par trop plein,
soit par contraction ou compression de ce dernier. A un degré moindre les
régurgitations excessives peuvent aboutir à des œsophagites qui peuvent de par
la douleur qu’elles infligent entraîner un acte réflexe de rejet de la
substance liquide et aggraver le mal.
Les
médications, dont la péridurale fait partie, au même
titre que le protocole de déclenchement, que la future mère reçoit, se transmettent au bébé et interférèrent dans le bon développement de ce
dernier. L’organe du foie en est le plus souvent la cible. Mais je souhaite surtout mettre l’accent sur le genre de vie
que mènent les femmes enceintes. Des modes et rythme de vie stressés sont
propres à provoquer des régurgitations acides, sans parler des diverses drogues
et pollutions qu’elles ingèrent volontairement ou involontairement.
Pourquoi d’un
coup le nombre des enfants présentant des fausses routes et des régurgitations
massives et incessantes a explosé de nos jours alors que nos mères et nos
grand-mères n’en étaient que rarement les victimes ?
On ne laisse
plus le temps au temps. Les rythmes de vie sont dénaturés et soumis au pouvoir
économique. Le toujours plus, plus vite,
avec plus de risque pour plus de rendement et donc plus d’argent.
L’assistance médicalisée est devenue plus lourde et la chimie de ses protocoles
n’est pas sans danger si mal dosée ou mal employée.
Comment peut-on
vivre sainement de ces dérégulations
programmées ?
Une naissance sur
cinq serait déclenchée, je dirais que c’est fonction de la maternité, ce
chiffre peut atteindre 70% dans certains établissements certains jours !! Le
manque d’information
est criant et les nouvelles mamans paniquent, bien qu’elles sortent avec une
prescription médicale comprenant
systématiquement du motilium ou une molécule équivalente, lorsque les problèmes éclatent spectaculaires
et angoissants au domicile.
Début des
années 1960
H.., en est à
son cinquième enfant, la date du terme est dépassée et la sage femme la suit au
quotidien tranquillement. Tant que le cœur du bébé et autres manifestations
sont normaux on laisse faire la nature. Par contre à la moindre douleur forte
ou perte de sang, de suite vous venez me voir à la clinique. 19 jours après le
terme la perte des eaux se produit à domicile alors elle va directement à la
clinique. Le bébé est en siège, la sage femme le retourne et l’accouche par les
voies naturelles. Le bébé crie de suite et fort, c’est une fille, elle pèse
4,50 kg pour 50 cm, tout s’est bien passé. Le récit de cette femme est clair et
vivace, je remercie ma mère de cette belle réminiscence.
Déclenchement et
immaturité
Le
déclenchement et l’immaturité du Bébé sont semble-t-il la source principale des
problèmes. Plus la date de déclenchement s’écarte du terme plus l’immaturité
croît et plus les risques augmentent. La corrélation facteur temps et
immaturité apparait à partir de 10 jours,
à 15 jours les risques sont majorés et les troubles sont plus nombreux.
L’échantillon de population consulté
étant insuffisant pour prétendre à une généralisation il n’en dégage pas moins
une réelle indication qui demanderait une étude plus étendue.
Une autre voie
d’approche pour pointer l’augmentation de ces troubles fonctionnels fut
l’accroissement de prescription et de consommation de lait anti-régurgitation
(lait épaissi) mais aussi l’augmentation d’épaississant du lait (Gumilk…) et la prescription quasi systématique de « motilium » ou autres molécules associées !
Tout ceci
concourt à révéler un sérieux problème
inhérent au déclenchement corrélativement au facteur temps, mais aussi de
l’augmentation des médications associées. Des études sérieuses pourraient
mettre en évidence de plus façon plus fine ces complications ou risques de
complications.
Le principe de
précaution voudrait que lorsque que tout se passe bien pour bébé et la future
maman on fasse confiance à la nature et qu’on se fasse confiance. Nos mères et
grand-mères ont accouché chez elles, fort difficilement parfois il est vrai,
mais sans aucune médication et à leur terme, celui décidé par Monsieur Bébé.
Les problèmes qui surviennent aujourd’hui semblent liés à ce qui a été
développé plus haut donc, à vous de voir.
Constat général
Le manque d’information donnée à la future
mère ou une information partisane est au centre de l’utilisation du
déclenchement. D’un établissement à l’autre ces données fluctuent, certaines
maternités perpétuent la tradition et laisse la nature œuvrer, d’autres aux
contraires sont dans la programmation et le déclenchement. Ces établissements
ont souvent un taux de praticien libéral élevé ou une gestion de personnel
délicate, surtout le Week-end. Dans les deux cas on programme des
déclenchements dans des proportions élevées et bien avant le terme. Les autres
établissements ont aussi recours au déclenchement lorsque la DPA (date prévue
d’accouchement) est en passe d’être dépassée et que rien ne s’est produit ou
lorsqu’elle est dépassée.
Ne reste donc que les troubles inhérent
aux médications, tout en sachant que certaines femmes ont une
gestation naturelle plus longue que d’autre et que des cas d’immaturités
peuvent aussi surgir mêmes s’ils ne sont pas nombreux.
Les
déclenchements dits de confort, tant pour arranger les parents que le
praticien, ne sont pas les seuls motifs
qui justifient le recours au déclenchement. La fermeture de nombreuses
maternités de proximité, notamment à la
campagne, oblige les femmes à parcourir de 30 à 60 km pour accoucher.
Dans de telle condition comment suivre une femme ? Doit-on la renvoyer chez elle alors que le travail n’a pas
vraiment commencé tout en sachant que la voiture et les routes de campagne
peuvent provoquer durant le trajet la venue du bébé ? Bien souvent on la
garde et on la déclenche puisque le nombre de jour d’hospitalisation est
désormais compté. Et puis il y a des services qui, lorsque le gynécologue part
en vacances, ont la tendance naturelle à déclencher les patientes avant que le chef ne
parte, exécutant simplement la consigne reçue.
Des échanges
verbaux de ces femmes il en ressort une
insatisfaction lorsqu’elles ont eu recours à la péridurale, ce qu’impose le
déclenchement ou la césarienne sous péridurale. Pourquoi ? L’impression
qu’on leur a volé leur accouchement surtout si la péridurale était trop dosée
ou si le déclenchement a échoué et que la césarienne sous rachi a suivi. Elles
n’ont rien ressenti et n’ont pas réalisé qu’elles avaient accouché. Leur
frustration est à la hauteur de leur attente.
Certaine maternité, afin de
pallier ce problème, propose à la parturiente de déclencher elle-même les doses
d’anesthésies par un bouton pressoir. La péridurale peut, suivant la femme qui
l’agit, être maîtrisée ou à l’opposé la faire sombrer dans une
indifférenciation de l’évènement, ceci étant principalement dû à l’inexpérience
de la futur mère et/ou à sa peur.
Autre point, la difficulté d’obtenir des informations si on
ne fait pas parti du sérail. Un peu comme pour l’euthanasie,
on sait que cela existe mais pas chez nous. L’hypocrisie est lourde !
Quelques
chiffres sur les pratiques d’accouchements : Région parisienne
Hôpital
parisien célèbre pour ses colloques :
Commande de
pharmacie pour la maternité en 2007
1) zophren inj 2mg amp : 1470 unités/an, soit de 50 à 100 par mois. Utilisé dans les vomissements post-opératoires, chimio… Sachant que le total des
accouchements était d’environ 2500, ce chiffre nous laisse entrevoir une
utilisation systématique mais surtout nous confirme la problématique des
régurgitations !
2) prostine E2 gel 2mg : 3010 unités/an, soit
environ 250 par mois. Utilisé pour le déclenchement du travail, col non mature.
Les déclenchements sont donc bien une réalité ! Même si parfois utilisé
comme accélérateur du travail, l’acte médicamenteux est le même !
3) syntocinon inj 5ui, amp de 1ml : 2000 par mois
Ce produit sert à
augmenter les contractions utérines (dans la perf), car la péridurale diminue
les contractions de travail. Donc médication plus médication.
4) cytotec 200mg comprimé : 1304/an dont 360
en septembre.
Cette molécule est utilisée lors d’ulcère gastrique ou
duodénal ! Le déclenchement semble provoquer un stress du bébé avec
retentissement sur l’estomac qu’il faut prévenir.
Les
déclenchements sont donc bien une politique qui tend à se généraliser. Ils semblent
provoquer des problèmes que l’on traite avant par pure précaution, nous
dira-t-on. Alors pourquoi traiter ces cas là et non les autres ?
Régurgitation, fausses routes, problèmes gastriques sont des troubles
résultants de cette technique, même s’ils ne sont pas systématiques. Le simple fait de les traiter en préventif
montre leur existence et la préoccupation du corps médical. Pourquoi ce manque
d’information auprès des futures mères ?
D’autres
chiffres :
Une clinique
Parisienne : Nombre total d’accouchement : 1328/an
Technique
pratiquée :
a) sans césarienne ni péridurale
------------à 15 soit 1%
b) sans césarienne avec péridurale --------à 761
soit 57%
c) avec césarienne sans péridurale --------à 02 soit
0%
d) avec césarienne et péridurale
-----------à 550 soit 41%
Le nombre de
gynécologue est de 56, ce qui est énorme, et les ¾ en statut libéral.
Une autre clinique
Parisienne : Nombre total d’accouchement : 2159/an
Technique
pratiquée :
e) sans césarienne ni péridurale
------------à 07 soit 0%
f) sans césarienne avec péridurale --------à 1400
soit 65%
g) avec césarienne sans péridurale --------à 00 soit
0%
h) avec césarienne et péridurale
-----------à 752 soit 35%
Le nombre de
gynécologue est de 60, ce qui est énorme, et les ¾ en statut libéral.
Voici deux
structures qui pratiquent le déclenchement et abusent de la césarienne sous
péridurale.
Voici un Hôpital
Parisien : Nombre total d’accouchement : 1778/an
Technique
pratiquée :
i) sans césarienne ni péridurale
------------à 267 soit 15%
j) sans césarienne avec péridurale --------à 1044
soit 59%
k) avec césarienne sans péridurale --------à 55 soit
3%
l) avec césarienne et péridurale
-----------à 412 soit 23%
Le nombre de
gynécologue est de 23, ce qui est la
norme et en parité avec les sages femmes, très peu de libéraux.
Voici un hôpital
en région Parisienne : Nombre total d’accouchement : 2603/an
Technique
pratiquée :
m) sans césarienne ni péridurale
------------à 50 soit 02%
n) sans césarienne avec péridurale --------à 1823
soit 70%
o) avec césarienne sans péridurale --------à 288
soit 11%
p) avec césarienne et péridurale
-----------à 442 soit 17%
Le nombre de
gynécologue est faible, par contre le nombre des sages femmes est élevés 49.
Voici deux
structures qui privilégient l’assistance médicale et qui font de l’accouchement
un acte thérapeutique. Il n’y a quasiment aucun accouchement non médicalement
assisté tout comme dans les cliniques. Ils favorisent ou imposent presque
toujours la péridurale et pratiquent aussi le déclenchement.
Voici comme
dernier exemple à
Une clinique en région Parisienne :
Nombre total d’accouchement : 652/an
Technique
pratiquée :
q) sans césarienne ni péridurale
------------à 524 soit 80%
r) sans césarienne avec péridurale --------à 00 soit
0%
s) avec césarienne sans péridurale --------à 128
soit 20%
t) avec césarienne et péridurale
-----------à 0 soit 0%
Cette exemple
nous montre qu’il existe encore des maternités qui proposent des accouchements
plus naturels et qui si besoin est sont capables d’assurer.
Autant de
structures autant de protocoles d’accouchement, à vous de faire votre choix. Pour vous
y aider le site dont j’ai tiré ces chiffres après les avoir vérifiés avec mes
propres données de départ, informations obtenues par relation : www.familles.com
Toute la France est inventoriée, simple et
efficace comme démarche. Pêle-mêle les structures dont je vous ai donné les
chiffres sont : Poly clinique Concordes à Alforville ;
Hôpital privé Armand Brillard à Nogent s/
Marne ; clinique de la Muette à Paris, 16è ; Hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris ; clinique Ste Thérèse de
l’enfant jésus à Paris, 17è.
D’autres forums
sur internet :
www.sante-medecine.commentcamarche.net/accouchement
Biblio : Conférence de consensus sur le
déclenchement de l’accouchement, Paris 29-30 Novembre 1995, J.Gynecol
Obstet Biol
Bon courage à toutes les futures mamans
Rantana
Ps : Bien sur les régurgitations massives peuvent
être dues à une contamination subtile de la mère et/ou du bébé, mais c’est un
autre débat.
Paix et Lumière
Edito précédent => : Euthanasie
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